vendredi 5 mai 2017, par Pascal YE
La Confédération paysanne du Faso (CPF) a organisé, en collaboration avec le Conseil national de concertation des ruraux du Sénégal, un atelier de réflexion et de partage d’expériences en matière d’emplois des jeunes ruraux, le 04 mai 2017, à Ouagadougou. L’objectif était de présenter l’expérience réussie d’un centre d’incubateur de développement des métiers avicoles au Sénégal, de le vulgariser en vue d’inspirer le mouvement paysan au niveau du Burkina. Cet atelier de capitalisation et de partage bénéficie de l’accompagnement technique et financier du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique (ROPPA).
Les jeunes représentent 65% de la population active dans la région ouest-africaine. Mais, malgré le chômage qui touche principalement ces jeunes, la plupart d’entre eux estiment que le secteur agricole n’est pas attractif, n’est pas viable. Pour les inciter à revenir à l’agriculture et d’en tirer le meilleur profit, le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique (ROPPA) a pris l’option d’accompagner les initiatives novatrices et porteuses. C’est dans ce cadre qu’il accompagne la capitalisation et la diffusion du centre incubateur de développement de métiers avicoles, une expérience du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), la plateforme d’organisations paysannes du Sénégal qui regroupe 28 faîtières.
Pour apporter une réponse à la problématique de l’emploi des jeunes et particulièrement l’inadaptation entre formation-emploi, le CNCR a initié la mise en place d’un centre incubateur de développement de métiers avicoles pour les femmes et les jeunes du Sénégal. Ce, en partenariat avec le centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et l’Ecole nationale supérieure d’agriculture. Ce qui a permis de former 100 jeunes ruraux issus de différentes fédérations qui composent le mouvement paysan.
Grâce à l’approche partenariale entre ces trois institutions, aujourd’hui, 34 de ces 100 jeunes formés ont commencé à exercer dans l’aviculture au sein de leurs organisations en plus de leurs métiers d’origine afin de pouvoir diversifier leurs revenus. L’autre résultat satisfaisant de cette expérience, c’est la constitution d’un réseau autour du collège des jeunes pour travailler autour de la question de la commercialisation. « C’est ce modèle de formation que nous avons jugé pertinent de pouvoir venir partager avec les autres membres du ROPPA. Donc l’objet de cet atelier, c’est de présenter cette expérience sénégalaise pour que les autres puissent s’en inspirer pour enclencher une dynamique dans ce sens. Mais, il ne s’agit pas de copier, mais juste de prendre l’exemple et pouvoir construire sur la base du contexte actuel », a expliqué Yoro Idrissa Thioye, conseiller en politiques agricoles au niveau du CNCR.
Ont pris part à cet atelier de partage d’expérience de Ouagadougou : les Organisations paysannes, les collèges des jeunes, les ONG et partenaires techniques et financiers, des responsables de services du ministère de l’agriculture et du ministère des ressources animales et halieutiques, des structures d’appui à la promotion de l’emploi et au financement des initiatives des jeunes. « Au sortir de l’atelier, nous voudrions avoir des éléments pour proposer un programme d’envergure au niveau du Burkina en matière d’insertion des jeunes ruraux et en matière d’accompagnement de l’exploitation familiale au Burkina », a précisé Yacouba Kanazoé, le secrétaire permanent de la Confédération paysanne du Faso, structure co-organisatrice de la rencontre.
Et pour le développement d’initiatives similaires, le monde paysan pourra compter sur le ROPPA. « Le ROPPA, dans son programme d’action, accompagne techniquement et financièrement ces initiatives. Il va soutenir la plateforme du Faso pour pouvoir aller vers l’élaboration de documents stratégiques qui vont lui permettre de trouver des ressources financières pour aller vers le développement de ce modèle par l’entremise des portefeuilles qui existent au niveau du ROPPA, il va accompagner techniquement et financièrement la mise en œuvre de cette initiative », a confié Sessi Rostaing Akoha, le responsable du suivi-évaluation au niveau du ROPPA, président de la cérémonie d’ouverture de l’atelier.
Ce partage d’expériences entre Burkinabè et sénégalais devrait permettre de voir les initiatives similaires à développer afin de permettre aux jeunes ruraux de quitter leur situation de précarité
Moussa Diallo
Lefaso.net