Ils sont estimés à environ 5 000, les Burkinabè vivant au Canada. Pour mieux se sentir en communauté, ils se regroupent en associations. C’est le cas de l’Association des professionnels burkinabè en génie du Canada. Ce regroupement de Burkinabè ayant étudié une filière de génie au Burkina Faso ou au Canada est actuellement dirigé par Bertrand Naon. Arrivé au Canada il y a six ans, après l’obtention de son baccalauréat, le jeune homme âgé de 26 ans, joint au téléphone, nous parle des ambitions de cette association pour le Burkina Faso.
Bertrand Naon est depuis peu le président de l’Association des professionnels burkinabè en génie du Canada. Le jeune candidat à la profession d’ingénieur travaille à unir ses frères burkinabè qui font des études ayant un lien avec le génie au Canada. « L’association souhaite être un cadre de réseautage pour tous les jeunes du Burkina Faso du domaine du génie et qui résident au Canada », a expliqué Bertrand Naon.
Selon lui, le génie regroupe toutes les filières techniques ayant pour but d’inventer des outils et de réaliser des projets afin de créer un développement technologique à même de résoudre des problèmes pratiques de la vie courante. C’est une filière très vaste qui comprend, entre autres, le génie civil, le génie électrique, le génie mécanique, le génie géologique, le génie informatique, le génie des mines, etc.
Cette association, qui est membre du Conseil des Burkinabè du Canada, a vu le jour en mai 2021 et compte actuellement une centaine de membres. « Pour le moment, les membres de cette association participent à titre bénévole aux différentes activités. Nous organisons des rencontres mensuelles de suivi des différentes activités de l’association qui sont également des opportunités de partages d’informations relatives aux formations continues pour le développement professionnel », indique-t-il.
Par ailleurs, il affirme que différentes réflexions sont faites sur des projets à réaliser au Burkina Faso et plusieurs avantages existent à faire partie de cette association. « C’est une opportunité d’entrer en contact avec un vaste réseau d’ingénieurs à travers le Canada et d’avoir l’occasion de participer à des conférences et des séances de formation continue. Il y a aussi la possibilité d’être en contact avec des ingénieurs au Burkina à travers des partenariats que cette organisation est en train de nouer. Les membres peuvent avoir accès à des opportunités de stages ou d’emplois au Canada », Bertrand Naon.
Réaliser des projets concrets au Burkina Faso
L’un des principaux objectifs de l’Association des professionnels burkinabè en génie du Canada est d’utiliser l’expertise acquise par cette jeunesse au Canada pour réaliser des projets concrets au Burkina, selon son président. Elle compte donc regrouper les compétences nécessaires pour concevoir et réaliser des projets dans divers domaines en lien avec l’ingénierie. « Nous avons récemment entamé la réalisation d’un projet d’eau potable et de micro-aménagement agricole qui fonctionnera avec de l’énergie solaire », a-t-il cité. Ce projet pourrait, de l’avis du président, être utile dans la situation actuelle du Burkina Faso avec les déplacés internes qui ont de la difficulté à exercer convenablement leurs activités agricoles. Il ajoute qu’en synergie d’actions, des professionnels en génie informatique et en génie logiciel sont en train de concevoir des plateformes digitales et des applications adaptées au contexte burkinabè.
Le comité technique de l’association compte en plus réaliser des micro-formations en vue de partager des connaissances et compétences avec les Burkinabè. Ces professionnels galvanisent les jeunes filles à s’intéresser très tôt aux métiers de l’ingénierie. « Nous incitons les jeunes filles dès le lycée à s’engager dans des filières en lien avec le génie. C’est une action qui est possible grâce au comité de femmes en génie que nous avons mis en place », a-t-il ajouté.
Bertrand Naon affirme que de nombreux Burkinabè vivant au Canada sont munis de compétences et souhaitent apporter leur pierre à la construction de leur nation. Cependant, pour lui, il n’existe pas de cadre adéquat pour le faire. « Notre association, qui est membre du Conseil des Burkinabè du Canada, permet aux professionnels de pouvoir le faire. Il s’agit d’un vaste réseau de Burkinabè désireux de partager et de développer leurs compétences afin de servir la mère-patrie », a déclaré Bertrand Naon, qui pense que la situation actuelle du Burkina requière que chacun s’organise à son niveau pour apporter sa pierre à l’édifice.