Il est jeune et il a du talent. Sur les réseaux sociaux tout comme dans la vie réelle, il ne passe pas inaperçu avec son look à la French Montana. Hugues Kévin Gouba alias Hugo Boss, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un jeune élève qui donne un nouvel élan depuis quelques mois au rap burkinabè avec des paroles qui, comme dirait l’autre, font rêver les jeunes. Membre du groupe Last Kings 226 (Les derniers rois) dans lequel il évolue en synchro avec sa carrière solo, Hugo Boss est l’auteur des hits comme « Attak soviétik » ou « Boss Life » dont la sortie est attendue en ce mois de février. Découverte.
« La musique et les études ne font pas bon ménage », a-t-on coutume d’entendre de la bouche de parents qui veulent éviter à leurs enfants un quelconque échec dans la vie. Ce ne fut pas le cas pour le jeune Hugues Gouba qui a eu très tôt le soutien de ses géniteurs. Certes, la musique, d’accord, mais les études d’abord. A 19 ans, il est en classe de Terminale A au Lycée Bogodogo et à l’en croire tout se passe bien jusque-là.
Comme tout artiste en herbe, Hugo Boss avait des repères, des modèles dans la musique : Smarty, l’esthète de la rime et ex-membre du groupe Yeleen, Greg Burkimbila et le légendaire Tupac Shakur. Très vite, avec quelques amis, ils décidèrent de former un groupe : Last Kings 226, Les derniers rois. « Un roi, ce n’est pas forcément celui qui vit dans un palace. Un roi, c’est un visionnaire, un battant qui sait ce qu’il veut et qui se relève toujours après chaque échec », explique Hugo Boss.
En interprétant « Don’t Panic » du rappeur américain French Montana, la formation ne s’attendait pas à ce que la mayonnaise prenne. C’est suite à ce succès, qu’ils décidèrent d’écrire des textes et de faire des compositions propres à leur style. Ainsi fut composée la chanson « Tu dis koi », un son produit par la maison DC Factory. C’est cet œuvre qui a propulsé le groupe au-devant de la scène musicale. Et depuis lors, les hits n’ont fait que s’enchainer : « Tu peux pas nous tester », « Leçon de vie », « Déchainez », « C’est pas la peine », etc.
Vite, le besoin de tenter une aventure en mode solo se fait sentir au niveau de quelques membres de Last Kings. Alors, Hugo saisit l’occasion au vol et se lance avec son manager Jamal Ouédraogo. Aujourd’hui, il a à son actif un clip « Attak sovietik », une mixtape de six chansons qui sortira en février avec un autre clip très attendu, « Boss life ». Des prestations à l’intérieur du pays, mais aussi à des festivals comme Rap HOLIC à Accra, le jeune rappeur n’en manque pas, il en multiplie. « Pour le moment, on ne se plaint pas, car grâce à ce que je fais, j’ai connu pas mal de gens qui me soutiennent moralement et financièrement », se réjouit-il ; lui qui par ailleurs rêve de devenir à tout prix un grand businessman à l’image de Mahamadou Bonkoungou, PDG du groupe EBOMAF, et Pascal Tigahiré, PDG de la compagnie Colombes Airlines, deux personnalités qu’il juge « sympathiques, généreux et humbles ».
Même si tout semble bien se passer pour le jeune rappeur, notons qu’il est la cible de plusieurs critiques. Les dernières en date sont celles de jeunes Ivoiriens qui l’ont attaqué après que FIRST Magazine l’ait présenté comme un rappeur influent qui ambitionne conquérir l’international. Pour Hugo, ces clashes ne sont en réalité que des opportunités qu’il faut saisir pour voler au-dessus de la mêlée « Dans la vie, si on ne te critique pas, c’est que tu n’as pas de valeur », soutient-il.
« Le plus dur, ce n’est pas d’atteindre le sommet, c’est d’y rester ». Le dicton est d’actualité dans le milieu du show-biz quand on sait que les jeunes stars chutent aussitôt après avoir gouté aux délices de la popularité. A ce propos, Hugo Boss rassure qu’il a les pieds sur terre, jouit de la bénédiction de ses parents et demeure un garçon débrouillard. Car dès l’âge de 16 ans, il a appris à compter sur ses propres moyens plutôt que de vivre aux crochets de ses parents. Sans cette réalité, il ne serait pas l’artiste que la jeunesse adule tant de nos jours.