Le club des hommes d’affaires franco-burkinabè a organisé un diner débat sur l’emploi des jeunes, dans la soirée du 15 décembre à Ouagadougou. « Emploi des jeunes et entreprenariat au Burkina Fao : Etat des lieux et perspectives », c’est le thème qui a servi de plat de résistance aux participants ». Le ministre de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles a présidé la soirée.
C’est un thème d’actualité qui a alimenté le débat à ce rendez-vous du club des hommes d’affaires franco-burkinabè. Selon le président dudit club, la question mérite que les membres s’y penchent au regard de son importance et de ses implications.
Ainsi, Mathieu Bayala sa salué la mobilisation à cette soirée et surtout la présence du ministre en charge de la question, qui venait de rentrer d’un voyage, mais qui a tenu à être des discussions. Le ministre Jean-Claude Bouda a donné une communication sur la problématique.
Selon lui, 79,8% des plus de 16 millions de Burkinabè a moins de 35 ans. Une jeunesse qui doit être, en principe, une force de production pour impulser la création de richesses, si elle est bien outillée.
Malheureusement, a regretté le ministre, « notre système éducatif produit des chômeurs, alors que nous voulons qu’il produise des entrepreneurs (…) nous voulons que l’on change de paradigme pour que le système forme des créateurs d’emplois (…) nous sommes dans la dynamique de l’auto-emploi des jeunes », a indiqué le communicateur.
Le plus grand nombre de chômeurs se recrute parmi les jeunes diplômés. D’ailleurs parmi les trois grands bassins d’emplois énumérés par le ministre Jean-Claude Bouda, les emplois modernes n’occupent que 6% ; alors que le bassin agricole est à 77,3 % et le bassin des emplois informels, 16,5%.
Il y a donc urgence à agir, a dit le ministre, surtout qu’ « une jeunesse, si elle n’est pas occupée, constitue un danger ». Et l’une des solutions demeure la formation professionnalisante. « Il ne faut plus former pour former. Le secteur privé est le moteur de la croissance quand les conditions sont réunies », a-t-il poursuivi tout en indiquant que ce n’est pas du rôle de l’Etat de créer des emplois. Il lui revient seulement de favoriser la mise en place d’un environnement favorable aux initiatives privées qui absorberont les jeunes chômeurs et contribueront à créer de la richesse. Il faut inculper aux jeunes, un esprit, une culture d’entreprise, a-t-il insisté.
Le ministre de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles a ainsi présenté les différents programmes et fonds de son ministère pour accompagner les jeunes dans les initiatives créatrices d’emplois. Mais là également, il a regretté la faiblesse des financements par rapport à la demande qui se fait de plus en grande. Aussi, il faut ajouter la faiblesse des montants alloués et les conditions d’octroi de ces fonds (notamment les garanties demandées aux jeunes).
Les discussions se sont poursuivies avec l’assistance qui a proposé ses pistes de solution pour résorber la sempiternelle question de chômage au Burkina Faso.
« C’est un plaisir et un honneur pour moi d’avoir été invité à participer à ces échanges » a dit le ministre pour qui c’est même un devoir, lui qui a en charge le département de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles. « La plupart d’en eux (Ndlr. les membres du club d’affaires franco-Burkinabè) sont des chefs d’entreprises, ils appartiennent au monde des affaires », donc des potentiels solutions aux problèmes débattus au cours de la soirée.