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Études et entrepreneuriat : Jonathan Baguemzanré autodidacte en infographie rêve d’y faire carrière

lundi 26 février 2024, par Pascal YE

Étudiant en première année de communication numérique à l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM), Jonathan Baguemzanré est aussi infographe. Il a commencé à se former dans ce domaine qui le passionne depuis sa classe de seconde. Dans l’entretien qui suit, il nous raconte son aventure dans l’infographie qu’il combine avec les études.

Lefaso.net : Comment avez-vous appris l’infographie et quelles sont les applications avec lesquelles vous travaillez ?

Jonathan Baguemzanré : D’abord il faut dire que j’ai commencé à travailler sur les téléphones. Il y a des applications que l’on appelle « PixelLab » que j’ai d’abord utilisé pour faire des conceptions et avec l’application, j’ai pu concevoir des affiches pour des structures. Après ça j’ai commencé à utiliser l’ordinateur avec l’application "Adobe Illustrator". Je n’ai pas suivi une formation en tant que telle dans une structure mais c’est en fonction de la recherche et de la passion que je suis arrivé à concevoir des designs sur l’application Adobe Illustrator. J’utilise Adobe Illustrator parce que je suis plus spécialisé dans la conception graphique. Quand on parle de conception graphique, les gens voient plus Adobe Illustrator mais on peut aussi utiliser d’autres applications comme « Photoshop ». Mais en termes d’illustration, je suis plus à l’aise avec Adobe Illustrator pour bien faire mes illustrations.

Quel est le type de clientèle qui fait appel à vos services ?

Je n’ai pas un public cible avec lequel je travaille, mais il faut dire que plusieurs personnes me contactent pour des activités à l’université. Il y a des structures qui me contactent via mes pages de réseaux sociaux ou de bouche à oreille pour la conception de logo et pour la communication de leurs activités. De plus en plus, ma clientèle va au-delà des étudiants et de mon entourage.

Quels sont vos tarifs en moyenne pour les conceptions ?

Pour mes tarifs, je n’ai pas un prix fixe. Ils dépendent de la personne qui vient vers moi et en fonction de ce que la personne veut. Je peux dire que le minimum que je peux donner pour la conception graphique c’est 3 000 francs CFA. Pour un format carré de 180 pixel par exemple je peux le faire à 3 000 francs CFA. Ça c’est généralement des affiches conçues pour la promotion sur les applications Facebook et sur WhatsApp. Ce sont les affiches A4 destinées à la publication que je conçois au minimum à 5 000 francs CFA. Pour la conception de logo, si c’est un logo simple je peux demander 7 500 francs CFA mais si c’est un logo complexe c’est à partir de 10 000 francs CFA. Tous ces tarifs sont en fonction aussi du client ou de la structure parce que les gens n’ont pas les mêmes moyens. Vu que je suis étudiant et que c’est la passion qui m’a poussé dans ce domaine je n’aime pas laisser un client partir parce qu’il n’a pas la somme pour concevoir par exemple un logo.

Pensez-vous qu’il y ait un grand besoin en infographie au Burkina Faso ?

Oui, je peux dire que y a un grand besoin dans ce domaine parce que quand on décompose le mot infographie déjà on a "l’information". On peut dire que les entreprises ont compris ce grand besoin de communiquer à travers les visuels. Lorsque nous prenons l’application Facebook, les visuels ont pour rôle de capter l’attention des personnes. Une fois que la personne tombe sur une affiche bien faite elle va passer son temps à visionner l’affiche et s’y intéresser. Donc on peut dire qu’il y a vraiment un grand besoin dans ce domaine.

Est-ce vrai que les infographes n’honorent pas leurs rendez-vous et si oui pourquoi ?

Dire que les infographes se sont des faux types est exagéré. Ceux qui ne comprennent pas le métier vont le dire mais ceux qui le comprennent ne le diront pas. Quand on dit infographe, bien sûr c’est quelqu’un qui, chaque jour, travaille beaucoup avec son mental. C’est une activité qui demande de l’inspiration. Lorsqu’on te dit de créer un logo ou bien de créer une affiche ça demande beaucoup de réflexion parce que déjà à l’aide d’un crayon, d’un rapporteur ou d’une règle tu vas essayer de tracer sur papier la manière dont tu vas concevoir. Très souvent, on se fatigue vite et ça peut te faire retarder un rendez-vous de deux jour par exemple. Donc, ceux qui ne comprennent pas diront que tu es un faux type. Mais pour le moment, je n’ai pas encore eu de soucis avec quelqu’un qui m’a dit que je suis un faux type. Si déjà je te donne un rendez-vous et que je vois que je ne pourrai pas l’honorer je préviens le client en expliquant que le travail est très compliqué donc je vais repousser la date de livraison du travail.

Pensez-vous continuer dans l’infographie même après vos études ?

C’est une passion pour moi et comme je l’ai dit, je n’ai pas suivi une formation pour entrer dans ce domaine. Mon ambition est d’agrandir ma clientèle avant de plus tard ouvrir mon entreprise dans le domaine. Les études me permettent pour le moment de comprendre davantage la communication. Et après ça, je pourrai mieux exercer ma passion. En gros, je peux dire que c’est une activité qui me permet de subvenir à mes besoins primaires donc je souhaite m’y investir pleinement un jour.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

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