C’est d’abord avec un ami avec que Amos Ouédraogo a commencé l’entrepreneuriat agricole alors que sa formation académique ne l’y prédestinait pas. « Nous nous sommes formés sur le tas après avoir appris les B A-BA. Depuis tout petit je travaille avec les parents qui sont agriculteurs, donc c’est une connaissance de base que j’ai. Mais inclure les pneus dans cette agriculture est une inspiration divine », a-t-il dit.

Selon la lui, la demande de potager à domicile est moyenne mais il arrive à écouler 30 à 40 pneus par mois. Il parcourt la ville de Ouagadougou comme de nombreux jeunes pour ramasser les pneus destinés à être brulés pour leur donner une seconde vie. « L’activité est une solution efficace pour libérer les rues de la ville. C’est tout ce processus qui permet d’aboutir à l’installation de jardins potagers. D’abord, on transforme les pneus, on y met de la bonne terre avant de repiquer les plans ».

Au début, quand Amos a commencé à ramasser les pneus sur sa motocyclette, un de ses amis l’a traité de fou. Mais loin de l’intimider, le jeune homme pense que c’est sa destinée. « Il faut pouvoir trouver son chemin et y exceller. Mon appel était de donner une seconde vie aux objets abandonnés comme les pneus », indique l’arboriculteur.

Son entreprise Teeb Tuumdé fait la promotion des fruits et légumes bio

Amos Ouédraogo affirme que la meilleure manière de consommer sain, c’est de produire soi-même ses aliments. C’est pourquoi, il fait la promotion des jardins potagers afin que le maximum de personnes puisse avoir un minimum de légumes et fruits à domicile. Il repique les plants chez ses clients et les forme à leur entretien.
Justin Compaoré, agent de la mairie de Ouagadougou a connu Amos Ouédraogo à travers une de ses collègues.

« Elle m’a dit qu’elle connaît une personne qui peut faire le recyclage de pneus usagés. C’est ainsi que je lui ai fait appel pour installer une vingtaine de pots de plants. J’avais besoin d’une pépinière familiale pour produire et manger bio. Nous achetons des légumes dehors mais nous ne savons pas d’où ils viennent », a-t-il expliqué. Pour lui, avoir quelques légumes à la maison, est utile pour la maison et permet de purifier l’air.

Justin Compaoré qui fait une première expérience de la culture hors sol, a demandé de la laitue, des choux, des aubergines locales, mais aussi des fruits comme la papaye. Il se dit déjà satisfait déjà du travail parce que c’est esthétique pour sa cour. « Il est très dévoué dans son travail. Je vais le recommander à d’autres personnes autour de moi », fait-il savoir.

En dehors des plants du domicile de Justin Compaoré, Amos Ouédraogo s’occupe de certains vergers ou il donne les techniques d’entretien. Aujourd’hui, l’entrepreneur agricole ne regrette pas d’avoir emprunté ce chemin qui lui permet de s’épanouir et de gagner sa vie. Il espère voir plus de personnes donner de leur temps et de leur énergie pour s’occuper des plantes.

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Farida Thiombiano
Lefaso.net