C’est à environ cinq kilomètres du département de Koubri, dans la province du Kadiogo, que Hervé Ouédraogo fait la culture de produits maraîchers. Cet ancien inscrit de l’université Joseph Ki-Zerbo en économie a choisi l’agronomie comme métier. Chaque jour, il vient prendre soin de ses plants. On y retrouve une variété de légumes, mais en cette période chaude, seule la tomate et les oignons sont les stars du champ de Hervé Ouédraogo.

« Je suis en train de me former en agronomie afin de pouvoir mener à bien mon entreprise agricole. Après, je pourrai continuer avec les études », dit-il avec conviction. Le jeune homme est membre de l’Association des étudiants entrepreneurs du Burkina dans laquelle il a d’ailleurs puisé la force nécessaire pour entreprendre dans ce domaine.

En dehors de son champ, l’agronome par passion fait le suivi de la production agricole de certains vergers de la zone. « Je suis co-promoteur d’une petite initiative nommée Faso Jardin à travers laquelle les entrepreneurs agricoles novices se font accompagner. Cela fonctionne à travers les pages de mes réseaux sociaux où je fais la promotion », fait savoir l’agriculteur. Même si sa production maraîchère est à ses débuts, Hervé Ouédraogo envisage faire plus tard une grande production. « J’ai mis mon cœur et mon énergie ici mais il faut dire que c’est une phase d’essai pour mieux comprendre le fonctionnement », explique-t-il.

Pour le travail, il se fait aider par un de ses camarades. Il s’occupe aussi de la ferme toute entière où il fait son agriculture. L’espace lui a été alloué temporairement pour son activité. Il dit aimer l’agriculture et le maraîchage en particulier, c’est pourquoi il a décidé de se former avant de commencer. « Je voulais commencer à exercer ma passion et je n’ai pas tenu compte du fait que ce n’était pas mon profil d’étude. J’ai une grande vision dans les années à venir concernant l’agriculture au Burkina Faso. Mon ambition est de produire sur les grandes superficies ».

Hervé Ouédraogo a aussi des connaissances en production hors sol mais pour le moment, il ne s’y adonne pas. « Vu qu’il faut regrouper un certain nombre de conditions avant de prétendre se lancer dans la production hors sol, je fais avec les moyens de bord sur le sol d’abord », précise t-il.

Selon lui, certaines personnes trouvent dégradant de travailler dans un champ après des études universitaires. Mais pour le jeune homme l’essentiel est de subvenir à ses besoins et de s’épanouir dans son activité. Il recommande néanmoins de faire le maximum d’études et de se former si possible avant d’entreprendre quoi que ce soit. « Il est toujours mieux de faire quelque chose de ses dix doigts, mais il faut continuer les études. Les études, même si elles ne tracent pas tout le chemin, nous ouvrent l’esprit ».

Il termine en disant que peu importe le domaine, la polyvalence est très importante surtout avec l’évolution actuelle du monde.

Farida Thiombiano
Lefaso.net