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Kévin Kaboré, portrait d’un jeune gladiateur du numérique

SOUSTITRE

mardi 15 novembre 2016, par Pascal YE

Enfant, il rêvait de conduire un bateau au bord de la lagune Ebrié mais aujourd’hui, chef d’entreprise, il navigue après la perfection et l’excellence dans un pays enclavé, le Burkina Faso. Pourtant rien ne prédisposait ce fils de commerçant à devenir l’un des entrepreneurs les plus dynamiques dans le domaine des technologies de l’information et de la communication au pays des hommes intègres. Partir de zéro pour être un héros, c’est possible si l’on se nomme Windmanégré Kévin Kaboré. Portrait.

La meilleure façon de prédire le futur est de le construire, a-t-on coutume de dire. A 24 ans Kévin, Kaboré a construit le sien, pas à pas, dans le doute, mais en avançant. Accessible, ouvert et persévérant, selon l’une de ses collaboratrices, Abibata Bayala/Ouattara, cet étudiant en Master de marketing et intelligence administrative a réussi à créer le groupe KYBA (Keep Your Business Alive), spécialisé dans l’intégration de solutions informatiques et le E-marketing. « Je cours après la perfection, l’excellence et non l’argent », a-t-il coutume de répéter à qui veut l’entendre.

Avec une vingtaine d’applications au compteur, son entreprise compte plusieurs partenaires d’action tels que la télévision Burkina Infos, la radio Légende, Wat Fm, PPS Sarl, Airtel etc. Entreprendre dans le numérique n’est pas chose aisée et Kévin Kaboré le déconseille à quiconque pense que le parcours est rose. Mais malgré les insomnies, la pression, la concurrence dans le domaine, le Patron de KYBA croit en un lendemain meilleur, lui dont l’histoire vaut bien un roman.

Crise ivoirienne et xénophobie

Nous sommes au début des années 2000. Une crise politico-militaire éclate en Côte-d’Ivoire avec l’attaque de plusieurs camps militaires dont le camp de Gendarmerie d’Agban. Le petit Kévin vit près de là avec sa famille. Né d’un père Burkinabè et d’une mère ivoirienne, il apprend très tôt le commerce car son père, étranger, doit constamment se cacher pour échapper aux harcèlements de la police. En 2003, il quitte Abidjan pour Ouagadougou, en compagnie de sa mère. Mais vite, cette dernière est confrontée à une sorte de rejet de la part de sa belle-famille, du fait de sa nationalité étrangère. C’est donc dans une atmosphère délétère que Kévin évoluera. « Mon enfance est un roman entier et elle a été difficile », nous a-t-il confié. Et il se souvient comme si c’était encore hier, de ce jour où il a pleuré après avoir calculé le prix à payer pour être un adulte. « Je ne voulais pas grandir et quand j’ai vu la souffrance de ma mère, je voulais juste sécher ses larmes et trouver de quoi manger pour la famille quel que soit le boulot », se rappelle-t-il.

Naissance d’un débrouillard

Brillant élève au primaire tout comme au secondaire, c’est avec nostalgie, tout de même qu’il nous raconte ses années bonheurs notamment au lycée municipal Vénégré. Dans cet établissement, il a été président de Cantine. « Un choix stratégique, nous a-t-il confié, pour pouvoir manger gratuitement à midi car les temps étaient durs ». Débrouillard, il vendait même à crédit des chaussures à ses enseignants, chaussures qu’il transportait dans un sac, les cahiers et les bouquins dans un autre. Du coup, « c’était difficile pour eux (les enseignants) de m’amener en conseil de discipline », explique-t-il le sourire aux lèvres.

Juin 2011. Kévin pense au baccalauréat mais n’espère pas vraiment l’obtenir. Il le décroche finalement avec une bonne moyenne mais refuse de postuler pour une bourse étrangère, faute de moyens. Il s’inscrit à la faculté de Médecine à l’Université de Ouagadougou, mais passe seulement un mois avant de virer en Science de Technologie. Là, il fait la connaissance de Mathias Sorgho qui sera plus tard maillot jaune aux tours du Togo et du Bénin. Après quatre mois passés dans cette nouvelle faculté, Kévin Kaboré va finalement se lancer dans des petits boulots, histoire de trouver de quoi se payer les études dans un institut privé. Gérant de cave, il fera parallèlement des cours à domicile et ouvrira un cours d’appui pour les élèves en classe d’examen.

Déception, abnégation et début de l’aventure

De retour sur les bancs du campus, cette fois en Marketing dans un institut de la place, l’entrepreneur en herbe va s’intéresser de plus en plus aux technologies de l’information et de la communication. Avec deux de ses amis, il passe des nuits blanches à faire des designs sur des tee-shirts avant de monter deux solutions sur réseau local. La première permet aux étudiants de communiquer gratuitement par voie IP et la seconde de travailler à distance sur un document Word.

Véritable nomade, après sa première année, le jeune Kévin migre dans un autre institut avant de rejoindre un troisième temple de savoir. « Je ne pouvais pas me permettre d’aller simplement à l’école. Je devais travailler. J’ai continué. On a eu un marché mais on nous a doublés. Le moral était atteint et je dois vous avouer que j’ai pleuré », a-t-il indiqué. Mais soucieux d’aller de l’avant, il va s’intéresser à la conception de sites web et à l’infographie. Le succès étant au bout de l’effort, son équipe a été lauréate du prix national de génie logiciel « Imagine Cup » de Microsoft. Commence alors la grande aventure dans l’univers des TIC, un voyage au cours duquel Kévin Kaboré dit garder la tête sur les épaules et n’oublie pas le soutien dont il a bénéficié particulièrement de l’intendante du Vénégré, Mme Sanata Dakouré, de Mme Edith Kaboré alors qu’il était à l’université, et de Emmanuel Kaboré, directeur général de Projet Production Solaire, son modèle.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

  • Messages publiés : 1 (triés par date)
  •   1 - Kévin Kaboré, portrait d’un jeune gladiateur du numérique

    15 novembre 2016 19:31, par Germaine Palenfo

    beaucoup de courage mon fils ,tiens bon tu y arriveras.Napoléon disait que :je cite"L’impossible est un mot qui est dans le dictionnaire des insensés." donc il utilise jamais ce mot.il a vraiment des exploits.je t’exhorte à faire comme lui

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