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​Le Burkina Faso et la Journée de l’Enfant Africain

vendredi 16 juin 2017, par Pascal YE

Depuis 1991, l’Union Africaine a consacré le 16 juin, JOURNEE DE L’ENFANT AFRICAIN, qui est célébrée chaque année dans les pays africain en souvenir du massacre des enfants de Soweto en Afrique du Sud. Qu’elle histoire cache cette Journée de l’Enfant Africain ? Qu’en est-il des droits des enfants au Burkina Faso 41 ans après cette tragédie ?

En 1976, une manifestation des étudiants et écoliers sud-africains pour protester contre les mesures visant à renforcer le « Bantus Education Act » fut mortellement réprimée. Cette répression qui a donné naissance aux émeutes qui ont secoué Soweto et tout le reste du pays pendant l’année 1976, marque un tournant décisif dans la lutte contre le régime raciste sud-africain.

En 1953, au temps fort de l’Apartheid le gouvernement Sud-africain avait mis en place le « Bantus Education Act » qui créait entre autre un département destiné à la formation estudiantine des noire dont le rôle était de créé un programme scolaire répondant à la nature et au besoin de l’homme noir. Comme le disait Dr Henrik Verwoerd, proNazi pendant la seconde guerre mondiale et premier ministre sud-africain : « On doit enseigner aux noirs dès leur plus jeune âge que l’égalité avec les blancs ne leurs convient pas » Les noirs devaient donc recevoir une formation qui leur permettaient d’occuper des emplois de subalternes, de manœuvre pour l’économie sud-africaine. Ce programme va durer jusqu’en 1976, où un décret du département chargé de la formation estudiantine des noirs indiquant que la nouvelle langue d’enseignement serait l’afrikaans (langue de l’oppresseur qui va remplacer l’anglais) va faire face au rejet et à l’indignation des lycéens devenus nombreux, consciencieux et réunies au sein des Associations.

Le 13 juin, au cours d’une réunion qui regroupa 400 lycéens, Tsietsi Mashinini, 19 ans et leader de South Africa Studients Movement appela à une manifestation pacifique le 16 contre l’application de l’afrikaans.

Entre 15 000 et 20 000 écoliers et étudiants réunies à Soweto pour défiler ont été contraint par la police qui a lâché des chiens, fait usage des gaz lacrymogènes et tirer à balles réelles. Hector Pieterson, écolier de 13 ans tué lors des émeutes portera le nom du musée qui présente les événements qui ont conduit aux manifestations de Soweto le 16 juin 1976.

Qu’en est-il des droits de l’enfant aux Burkina Faso 41 ans après les manifestations des lycéens de Soweto ?

Des avancés en matière de promotion et protection des droits de l’enfant sont à féliciter. En témoigne la ratification et l’adoption d’une batterie des textes en faveur de l’enfant et les nombreuses actions des Associations et ONG (Association Tié, ONG Terre des Hommes, Save the Children, Plan International Burkina, Fonds Enfant, etc…). Cependant beaucoup reste à faire quand on sait que les textes adoptés ne sont pas appliqués. En effet certains textes sont appliqués pour plaire ou faciliter les financements des partenaires et/ou les Etats, sur ce plan le Burkina se positionnerait comme l’un des meilleurs élèves.

41 ans après, certains enfants burkinabés trouvent l’école comme un luxe. Or il est clair au Burkina, l’obligation scolaire couvre la période de 6-16 ans. Les enfants de cet âge par la force des choses et sous l’œil complice des autorités se retrouvent dans la rue, sur les sites d’orpaillage à la merci de toutes les formes de vices (exploitation sexuelle, pires formes travail, prostitution, alcool, drogue, grand banditisme, etc…) Même le ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille (MFSNF) ne fait pas l’exception. Des structures déconcentrées de ce ministère vous diront que les kits scolaires pour enfants en situation de difficultés ont été donnés en Janvier 2017 pour le compte de l’année 2016-2017 au moment où le besoin n’était pas urgent. Le nombre des Orphelins et autres enfants vulnérable s’accroit pendant que le soutien censé venir du MFSNF, décroit considérablement. Déjà le nombre d’enfants vulnérables qui attendent encore le soutien alimentaire des services de l’action sociale à travers le pays sont inestimables.

Des mineures sous le vocable « crudités » sont des proies faciles et privilégiées de ceux-là même qui sont censés les protéger, dans les bars et maquis ou encore sur les trottoirs où elles s’adonnent aux racolages en lieu et place de l’école.

En 2017 encore des enfants sont mariés de force. Que font tous ces textes adoptés pendant que les gens continuent de penser que donner sa fille en mariage, voler une fille aux fins de la marier relèvent de leur us et coutumes. Peut-on parler du droit à l’égalité lorsque la fille grandit avec ce complexe d’infériorité ? Pourquoi bafoue-t-on ce droit à l’éducation de la jeune fille qui est obligé de rester à la maison parce que « l’école gatte les filles » ?

Que dire de tous ces enfants qui sont privés d’extrait de naissance quand bien même qu’ils soient nés dans des maternités ? Ils sont nombreux ces enfants, malgré la déconcentration des services publics dont la naissance n’est pas déclarée à l’officier de l’Etat civil. Il faut attendre pour certains l’âge d’aller à l’école pour avoir un Jugement Supplétif pendant que l’Etat à la possibilité et les moyens de le faire.

La Journée de l’Enfant Africain devait être un tremplin, une vitrine pour faire l’état des lieux sur la protection de l’enfant et envisager des mesures fortes pour atteindre zéro discrimination, zéro violences faites aux enfants. Mais hélas, les droits de l’enfant resteront au stade des déclarations qu’ils brandiront quand faire se peut pour avoir des financements avec toutes les conséquences que ce laxisme aura sur le développement de l’enfant.

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